Malgré la fatigue, dès que j’arrive chez moi, je charge les photos sur mon ordinateur. Avec un Nikon D2X, il est préférable d’avoir un lecteur rapide car les Gigaoctets se succèdent vite. Je dispose d’un lecteur FireWire bien utile. Je copie les fichiers Raw dans un dossier, et les fichiers Jpeg dans un autre.
Je consulte d’abord les fichiers Jpeg. Maintenant, je suis bien content d’avoir retenu le mode Raw + Jpeg à la prise de vue car la sélection des images est très rapide. Je constate tout de suite que j’ai eu beaucoup de problèmes de mise au point en début de course. Comme prévu, les photographies sont très peu contrastées ; le travail dans Nikon Capture est donc indispensable.
Dès la sélection terminée, je quitte toutes les applications en cours et je lance Nikon Capture. En effet, dès que j’ai commencé à utiliser Nikon Capture 4.2.0, j’ai constaté que le logiciel avait besoin de beaucoup de mémoire vive (au moins 1 Go) et était globalement très lent. Nikon a très rapidement mis à jour le logiciel en version 4.2.1 qui résout en partie les problèmes de vitesse de travail sans pour autant réduire les besoins en mémoire du programme.
Je travaille en priorité sur les courbes afin d’une part d’ajuster le point blanc pour obtenir une neige très claire tout en y préservant les détails et d’autre part d’augmenter le contraste global en baissant la position du point noir. J’agis ensuite sur la forme de la courbe pour ajuster finement la gradation des tons moyens. Nikon Capture facilite ce travail en affichant l’histogramme en arrière-plan derrière la courbe. Pour travailler avec la plus grande précision, le logiciel permet d’isoler la palette des courbes dans une fenêtre dédiée et d’agrandir celle-ci. J’utilise souvent cette possibilité. Pour les cas extrêmes où l’abondante chute de neige pendant la prise de vue a rendu l’image particulièrement peu contrastée, je dessine une courbe en forme de S. C’est en travaillant sur ce type d’image qu’on se rend compte à quel point un fichier Raw renferme plus de nuances qu’un fichier Jpeg. Sur ces photos hivernales, les fichiers Raw codés sur 12 bits, soit 68 milliards de nuances, permettent d’obtenir de bien meilleurs résultats.
Les images issues du boîtier étant plutôt douces, je travaille ensuite sur la netteté de la photographie à l’aide de la palette de masque des flous. Ces premiers résultats montrent que les images du D2X supportent une accentuation assez marquée.
Enfin, dans quelques cas isolés seulement, j’ai eu recours à la fonction D-lighting, anciennement appelée Digital DEE, pour équilibrer les hautes et les basses lumières de l’image.
Les photographies ainsi travaillées sont exportées en TIF et, dans la très grande majorité des cas, elles sont imprimables en l’état. Pour faire une analyse détaillée de la qualité finale de mes photographies, j’ai réalisé des impressions grand format en A3+ sans marge sur mon Epson 2100. Cela correspond à des tirages de 32 cm x 48 cm.


L’interface de Nikon Capture comporte beaucoup de palettes. Il est donc souhaitable de disposer d’un écran de grande taille. Je détache souvent la palette des courbes afin de travailler avec précision.


A l’écran, les qualités du 200 mm f/2 VR utilisé à pleine ouverture me surprennent : piqué de très très haut niveau, profondeur de champs très faible même à distance de prise de vue importante et douceur remarquable des flous ! Les performances à pleine ouverture sont particulièrement importantes avec un téléobjectif qui est souvent utilisé pour figer le mouvement. Toutes les photographies qui illustrent cet article ont été prises à f/2. La faible profondeur de champ est sans doute accentuée par la grande richesse des détails que le couple D2X et 200 mm f/2 VR fournit.
Je n’ai pas pu identifier tout de suite le niveau de performance du Nikon D2X pour deux raisons. D’abord, les fichiers bruts produits par l’appareil sont doux et j’ai dû faire du post traitement sur ordinateur pour en tirer le meilleur. Ce réglage par défaut est bien dans la logique d’un boîtier axé sur des cibles illustration et studio. Ensuite, j’ai eu le mauvais réflexe d’observer les images en zoom à 100% sans prendre conscience de la très petite taille que représente la fenêtre de l’écran par rapport à la photographie complète. Le zoom à 100% est un bon moyen d’analyse des micro détails, mais ce n’est en aucun cas un outil d’analyse global d’un cliché !
C’est lorsque le premier tirage est sorti de l’imprimante que j’ai compris que le D2X allait me permettre de faire un bond qualitatif énorme. Cet appareil est vraiment fait pour les tirages en grand format. Pour retranscrire ici mes impressions devant mon Epson 2100, j’ai illustré l’article d’images agrandies en pleine page ou même en double page.
Il y a tout de même un bémol à cette analyse qualitative des photos de ce reportage : il s’agit du test d’un couple boîtier + objectif et il est certain que le Nikon D2X ne délivre pas ce niveau de performance avec toutes les optiques Nikkor.


J’attendais beaucoup du couple D2X et 200 mm f/2 VR. Il ne me déçoit pas.
Le premier point positif tient au fait que je retrouve avec un reflex numérique un objectif non simplement comparable à un 300 mm f/2,8 en argentique mais bien meilleur sur de nombreux aspects. Il est 2 fois plus lumineux : f/2 au lieu de f/2,8, ce n’est pas une petite évolution ! Il est beaucoup plus compact : 203 mm de long seulement. En association avec un téléconvertisseur 1,4x et avec le mode cadence ultra du D2X, j’obtiens 4 objectifs en un. Et l’ensemble D2X, 200 mm et téléconvertisseur ne pèse que 4 kg !
Ensuite, la conclusion la plus importante concerne la qualité des images. L’optique fournit des images très détaillées avec une très faible profondeur de champ et avec des arrières-plan flous beaucoup plus beaux que ce que j’obtenais avec mon 300 mm f/2,8. Et le Nikon D2X est d’évidence particulièrement à l’aise avec le 200 mm f/2. Les fichiers de 12 Mpixels sont d’une définition de haut niveau, même lorsque je travaille directement en Jpeg. L’appareil produit des fichiers plutôt doux qui supportent un post traitement assez musclé.
Enfin l’ergonomie de l’ensemble appareil + objectif est remarquable. Le travail fait par Nikon sur la conception du boîtier des D2H et D2X est particulièrement abouti. La qualité de construction de l’objectif est somptueuse. J’émets tout de même une critique au sujet du pare-soleil. Malgré son efficace protection de la lentille frontale, il est trop encombrant. Nikon a voulu faire en sorte qu’il puisse se monter en position inversée et le collier de pied a conduit les ingénieurs à dessiner un pare-soleil trop gros. Le modèle HK-30 du zoom 200-400 mm est sans doute bien mieux adapté.
En lisant le numéro de série de mon 200 mm, je constate que cet objectif est très peu diffusé, beaucoup moins que le 300 mm f/2,8. Cet objectif doit être méconnu des pros ?!? Un téléobjectif grossissant 6 fois (comme le 300 mm en 24x36) reste un très bon compromis en numérique. Et puis, rien ne sert d’avoir un super D2X si on l’utilise avec un objectif mal adapté. Quitte à choisir, il vaut mieux garder son ancien reflex numérique et s’offrir l’optique d’exception qu’est le 200 mm f/2 AFS VR !


Note : Cet article a été publié dans Chasseur d'Image 273 daté de mai 2005.



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J'ai placé dans les pages suivantes quelques photographies prises pendant l'Alpirush, toutes avec l'objectif AFS VR 200 mm f/2 à pleine ouverture.
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