Après vous avoir fourni mes impressions lors de ma prise en main de l'objectif au MIPS, je vous propose un premier bilan de l'utilisation du Micro-Nikkor AF-S VR 105 mm f/2,8 après 4 jours d'utilisation pratique sur le terrain.


La sortie d'un nouvel objectif Micro-Nikkor est toujours un événement pour moi, spécialisé en photo de papillons. Je n'avais pas du tout été convaincu par le modèle 105 AF précédent (bokeh de mauvaise qualité aux faibles grandissements et contraste excessif) et j'avais gardé mon modèle AI-S qui datait de ... 17 ans.

J'ai été initialement impressionné par la fiche technique qui correspond exactement à mes attentes :

  • focale 105 mm : le compromis édial qui en fait mon objectif standard,
  • mise au point interne (IF) jusqu'au rapport 1:1,
  • stabilisateur d'image VR génération II,
  • moteur de mise au point interne SWM,
  • formule optique très optimisée (lentille en verre ED, traitement NanoCrystal).

J'étais impatient de tester un objectif rassemblant tous ces perfectionnements sur le terrain. Ma première impression est liée à la taille de l'objet. Il est gros, très encombrant. A côté du VR 105, la version AI-S tient d'un objectif miniature (voir ci-dessous). Passé cette première surprise, il faut reconnaître que l'ergonomie est très bonne avec une mention particulière à la bague de mise au point manuelle très douce est très progressive. La précision de la bague de mise au point tire d'ailleurs parti du grand diamètre de l'objectif.



Deuxième constatation, prévisible celle-ci, la formule IF fait bien baisser fortement la focale de l'objectif aux forts grossissements. Au rapport 1:1, la distance objectif - sujet n'est plus que de 145 mm et l'avant du pare soleil imposant (normal, l'objectif est très gros) n'est plus qu'à 70 mm du sujet. Dans la pratique, le trouve cette formule optique bien pratique. Aux grossissements peu élevés, l'objectif propose une distance de mise au point importante idéale pour photographier les petits animaux craintifs. Aux rapports plus élevés, la distance de travail est plus faible qu'avec un 105 classique et, ainsi, le risque de flou de bougé est diminué. Cela rend l'objectif très souple d'emploi.

D'autre part, cette formule IF qui supprime tout mouvement du bloc optique facilite la mise en oeuvre du kit d'éclairage macro R1C1. L'objectif monobloc étant particulièrement résistant, il est possible de fixer jusqu'à 4 flashes SB-R200 à l'avant de l'objectif sans risquer de l'endommager.

Depuis l'annonce du nouveau micro-Nikkor AFS VR 105 mm f/2,8 IF-ED, il y a eu beaucoup de questions autour de l'utilité et de l'efficacité du stabilisateur d'image, le système VR, en photographie rapprochée. Est-ce qu'un tel système peut être efficace à courte distance de mise au point ? Est-ce que les mouvements d'avant en arrière du photographe peuvent perturber le fonctionnement du stabilisateur qui ne fonctionne que dans 2 axes (verticalement et horizontalement, mais pas en profondeur) ? Est-ce vraiment utile en macro ? Et la fiche technique publiée par Nikon ajoute un doute supplémentaire avec cette phase :

"Le système de réduction de vibration nouvelle génération (VR II) permet d'obtenir des photos nettes à des vitesses d'obturation quatre fois* inférieures [de presque l'infini à 3 m (rapport de reproduction : 1/30)] à celles autorisées par des objectifs non équipés d'un tel système.".

Dès l'observation des premiers résultats, je me suis rendu compte à quel point le système VR est utile sur le terrain. Il fait tout simplement progresser de manière significative le travail à main levée, exactement comme si j'utilisais systématiquement un monopied. Mieux encore, la motorisation SWM de l'AF utilisée en mode continu permet de corriger très efficacement les micro déplacements de l'appareil d'avant en arrière ! Il faut toutefois reconnaître que l'autofocus très sensible associé à aux capteurs idéalement placés du Nikon D2x que j'utilise facilitent cette correction pilotée par l'AF.


La formule IF interne qui supprime tout mouvement du bloc optique facilite la mise en oeuvre du kit R1C1.

Utilisé sur un Nikon D2x, l'excellent piqué de l'objectif est immédiatement visible. D'emblée, ce qui est surprennant, c'est la constance des résultats de f/2,8 à f/16 ! Ensuite le rendement de l'optique baisse sous l'effet de la diffraction. De plus, ce piqué est accompagné d'une autre qualité tout aussi importante à mes yeux : le bokeh. En effet, l'objectif produit des arrière-plans doux est voluptueux même lorsqu'on ferme beaucoup le diaphragme. A f/8 ou à f/11, les transitions dans les zones floues restent bien progressives. Et à très grandes ouverture, j'obtiens des images magniques avec un plan net extrêment détaillé qui est superbement mis en valeur par un fond flou doux et voluptueux.

Le rendu de cet objectif correspond exactement à mes attentes et à mon approche de la photographie animalière rapprochée. J'adore jouer avec les plans nets et les plans flous entre lesquels je laisse la lumière retranscrire la beauté de la nature.

Cet objectif Micro-Nikkor AFS VR 105 mm f/2,8 a dore et déjà rejoint mes optiques préférées au coté du superlatif VR 200 mm f/2. Le VR 105 mm rivalise avec le VR 200 en terme de qualité d'image : c'est tout dire !




Dans les pages qui suivent, je vous propose de découvrir mes premières photographies réalisées avec le Micro-Nikkor AFS VR 105 mm f/2,8. Chaque cliché est accompagné de renseignements sur les conditions de prise de vue et d'un crop à 100%.


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